Candidatures

L’heure des dernières cartouches

— Publié le 5 septembre 2013

Deux jours, pas un de plus. Il reste deux jours à Istanbul, Madrid et Tokyo pour tirer leurs dernières cartouches dans la course aux Jeux d’été de 2020. A Buenos Aires, où s’ouvrira samedi 7 septembre la 125ème session du CIO, les trois équipes de candidature occupent le terrain. A leur façon, forcément différente. Avec leurs propres armes. Et, surtout, en prenant grand soin à éviter les faux-pas. Ville par ville, une revue de détail des temps forts des dernières 24 heures.

 

Istanbul. La candidature turque a parlé sport. Ses bons, mais aussi ses mauvais côtés. Hasan Arat, le patron d’Istanbul 2020, a cherché à faire rêver l’ancien sportif qui sommeille en chacun des membres du CIO en assurant que les Jeux dans la capitale turque offrirait aux athlètes une expérience « unique et inoubliable ». En citant, par exemple, le cas du marathon, dont les participants s’élanceront d’un continent pour terminer l’épreuve sur une autre, en empruntant le pont au-dessus du Bosphore. Moins magique, la question du dopage. Pour le seul mois d’août 2013, plus de 30 athlètes turcs ont été suspendus par la fédération d’athlétisme. Une ombre au tableau que le président du comité olympique turc, Ugur Erdener, a promis de laver au plus vite. « Notre politique antidopage est désormais très agressive, a-t-il plaidé. Nous prônons la tolérance zéro. Et notre laboratoire antidopage sera à nouveau accrédité par l’AMA, non pas dans un futur lointain, mais dès cette année. » Il était temps.

 

Madrid. La candidature espagnole a parlé gros sous et budget, mercredi après-midi. On n’en attendait pas moins d’elle. Son discours s’est voulu rassurant sur la crise économique que traverse actuellement le pays, et plus encore sur ses effets sur une éventuelle organisation olympique. Ana Botella, le maire de Madrid, a ainsi expliqué à la presse que le plus dur de la crise était derrière l’Espagne. « La situation s’améliore grandement », a-t-elle assuré. Avant de sortir ses chiffres de sa poche et jurer que 90% des infrastructures nécessaires aux Jeux olympiques étaient déjà construites. Conséquence : le budget des Jeux serait réduit, donc peu risqué. Autre chiffre, cité celui-là par Alejandro Blanco, le patron de la candidature : 91% de la population espagnole soutiendrait Madrid 2020. Un soutien encore en hausse par rapport au sondage réalisé en mars, lorsque 81% des Espagnols interrogés se déclaraient favorables à la candidature madrilène.

 

Tokyo. L’heure est aux chiffres également pour Tokyo. Avec une stratégie facile à deviner : parler économie, finance et marketing pour détourner l’attention des médias et éviter les questions embarrassantes sur la situation de la centrale de Fukushima. L’équipe de candidature a sorti le grand jeu, mercredi, assurant que le CIO aurait tout à gagner à accorder les Jeux de 2020 à un continent, l’Asie, où réside actuellement plus de la moitié de la population mondiale. Fujio Cho, le président de l’Association japonaise des sports, l’a dit à la presse : « En conséquence, l’Asie constitue aujourd’hui le premier mondial, avec des centaines de millions de fans de sport. » Autre argument : le Japon a enregistré en juillet dernier son plus faible taux de chômage depuis octobre 2008, avec un résultat de 3,8%.