— Publié le 21 août 2013

« Le moment n’était pas opportun pour moi de briguer la présidence du CIO »

Institutions Focus

A 51 ans, la Marocaine Nawal El Moutawakel est aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes du mouvement sportif international, vice-présidente du CIO et de l’IAAF. A moins d’un mois de l’Assemblée générale de l’institution olympique à Buenos Aires, elle a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux : Six hommes font actuellement campagne pour la présidence du CIO. Pourquoi n’avez-vous pas fait acte de candidature ?

Nawal El Moutawakel : J’ai décidé que le moment n’était pas opportun pour moi de me porter candidate. Je veux continuer à servir le mouvement olympique, au sein de cette organisation qui m’a tellement donné. Je crois que je pourrais servir davantage la personne qui va prendre les rênes du CIO et apporter une expérience acquise depuis maintenant presque un quart de siècle.

Malgré tout, imaginez-vous un jour une femme présider le CIO ou la FIFA ?

Je pense que toutes les organisations aujourd’hui ont besoin d’un élément féminin. C’est incontournable dans tout projet, quelle que soit sa dimension. Les femmes ont a montré qu’elles étaient capables de mener pas mal des projets dans la société. Elles sont aujourd’hui juristes, chefs d’Etat… Et elles font leur petit bonhomme de chemin dans les organisations sportives. Depuis 1995, le CIO a organisé des conférences, des congrès, des sessions de formation, des groupes de travail pour permettre aux femmes de prendre leur place dans les institutions. Aux Jeux de Londres, pour la première fois dans l’histoire de mouvement olympique, 35 pays comptaient plus de femmes que d’hommes dans leur délégation.

Comment se porte la francophonie dans le mouvement sportif international ?

Elle se porte bien. La Francophonie est associée, en qualité d’observatrice, aux Jeux Olympiques. C’est une excellente chose. Mais il est vrai que, sur les six candidats à la présidence du CIO, un seul est francophone, le Suisse Denis Oswald. On pourrait en vouloir plus, mais il faut continuer à travailler et à agir pour que la langue française conserve la place qui doit être la sienne dans le paysage sportif international.

Votre pays, le Maroc, se portera-t-il candidat à l’organisation de grands événements sportifs internationaux dans un avenir proche ?
Nous organisons en 2014 la Coupe du Monde des Clubs de football. Notre rêve est de pouvoir accueillir des jeux régionaux, tels que les Jeux Méditerranéens, ceux de la Francophonie ou encore les Jeux arabes. Nous aimerions démontrer que l’Afrique est aujourd’hui capable d’organiser un événement planétaire.

Quels sont, selon vous, les points forts et les atouts respectifs des trois villes candidates aux Jeux olympiques de 2020 ?

Ce que je peux vous dire, c’est que les trois villes candidats sont toutes capables d’organiser les Jeux olympiques. Nous avons écouté leurs représentants, nous avons mesuré leur mobilisation. Istanbul, Madrid et Tokyo n’en sont pas à leur première candidature. Leurs équipes maîtrisent aujourd’hui les rouages, ils savent comment se présenter, comment convaincre les gens du comité olympique. La nouveauté, pour cette élection, a été l’invitation faite par le CIO à ces trois villes de se présenter et d’exposer leur dossier à Lausanne, au mois de juillet. Aujourd’hui, les membres du CIO en savent assez des projets, des ambitions et de la vision de chacune pour prendre une décision.

Crédit Photo : Getty Images pour Laureus