— Publié le 16 avril 2013

« Les sites de Sotchi ne laisseront pas indifférent »

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Exclusif. A moins d’une année des Jeux d’hiver de Sotchi, le ministre russe des Sports, Vitaly Mutko, s’est prêté pour FrancsJeux à l’exercice des questions/réponses. Il répond sans détour. Et livre quelques révélations.

FrancsJeux : A dix mois de l’évènement, comment avance la préparation des Jeux de Sotchi ?

Vitaly Mutko : Les sites de compétition sont presque tous prêts. Mais dans certains d’entre eux, tout n’est pas complètement terminé. C’est tout à fait normal, car nous avons créé beaucoup de choses : un centre de hockey pour les enfants, un complexe de patinage… Vous savez, les exigences liées aux Jeux sont de plus en plus élevées. Même si nous bâtissons notre évènement sur l’héritage des Jeux précédents, nous montons encore d’un cran le niveau d’organisation. Certaines questions concernant les infrastructures sont encore en attente de réponses, mais  tout devrait être opérationnel en septembre.

Les Jeux de Sotchi réserveront-ils des surprises ?

Je crois que les constructions olympiques ne laisseront personne indifférent. Elles sont très modernes, complètement nouvelles, sorties de nulle part. Et 80% des installations ne sont pas liées au sport. Mais nous n’avons pas cherché à surprendre le monde. Plutôt à montrer aux visiteurs la vraie nature de Sotchi, une ville où se rencontrent l’hiver et l’été.

La piste de biathlon pose encore question. Sera-t-elle modifiée ?

Pour l’essentiel, elle restera ce qu’elle est aujourd’hui. Nous aimerions y apporter quelques changements mineurs, notamment concernant les déplacements de spectateurs. Mais rien de décisif. Cette piste s’annonce très difficile. Les athlètes devront être prêts. Dans le cas contraire, elle pourra se révéler intraitable.

Que pouvez-vous nous dire de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Sotchi ?

Je souscris totalement à la volonté du CIO d’imposer des limites aux cérémonies d’ouverture et de clôture, afin d’éviter les excès. Naturellement, notre ambition est de fixer de nouveaux standards, car il n’y a que peu de pays qui peuvent accueillir les Jeux Olympiques au même niveau de qualité que la Russie. Une cérémonie d’ouverture doit célébrer le sport. Mais nous avons une histoire, une culture très riche, et nous avons déjà accueilli les Jeux. Vous pourrez retrouver tout cet héritage dans la cérémonie. Mais je n’en dirai pas plus…

La Russie profitera-t-elle des Jeux de Sotchi pour reprendre sa domination sur le hockey mondial ?

Nous y travaillons. Nous comptons actuellement 80 000 écoles de hockey dans le pays. Le président Poutine a annoncé son intention d’inviter près de 3 millions d’enfants russes à venir visiter les installations olympiques de Sotchi dans les années après les Jeux. En 2016, nous aurons presque 500 patinoires de hockey. Quant au hockey féminin, nous avons mis en place un programme de développement, après les Jeux de Vancouver en 2010, une époque où nous comptions seulement 3 équipes en Russie. Aujourd’hui, nous en avons 11.

La Russie caresse-t-elle le projet de se porter bientôt candidate aux Jeux d’été ?

Jusqu’en 2018, nous avons tellement d’autres chantiers et projets que la question des Jeux d’été n’est même pas discutée. Dans tous les cas, elle dépendrait de la situation économique du pays, de son développement et de l’envie de l’une ou l’autre de nos villes. Mais dans l’immédiat, notre prochain projet concerne la candidature de Krasnoyarks pour les Universiades d’hiver en 2019.

Que pensez-vous de la décision du comité exécutif du CIO d’exclure la lutte du programme des Jeux ?

Nous ne nous y attendions pas. La Russie n’est pas la plus grande nation de la lutte, mais c’est un sport national et il ne s’agit donc pas simplement d’une question de médailles. La lutte est un sport qui peut  être pratiqué par les populations les moins favorisées. L’histoire commune de la Russie et de la lutte remonte à quatre générations, et de nombreux jeunes Russes cherchent à s’y engager. Les problèmes internes de la FILA étaient au final assez similaires à ceux que peuvent rencontrer les autres fédérations internationales, mais, malheureusement, la Fédération Internationale de Lutte avait un contact assez faible avec le CIO. Le plus important à ce stade est de préparer une excellente présentation pour les prochaines échéances. Je  pense que les choix du CIO doivent s’accompagner d’une explication, d’une pédagogie, afin que le grand public puisse les comprendre.