— Publié le 18 mars 2013

Madame la présidente

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L’évènement est historique. Pour la deuxième fois, seulement la deuxième fois, une femme va diriger une fédération française d’un sport olympique. Isabelle Lamour, née Spennato, 48 ans, a été élue samedi 16 mars à la tête de l’escrime française. Sa liste a été préférée à celle du président sortant, Frédéric Pietruszka, aux commandes de la FFE depuis 2005. Une victoire nette et sans nuance : 79,84% des voix pour l’ancienne fleurettiste, 5ème aux Jeux de Barcelone en 1992 dans l’épreuve par équipes, 20,16% pour l’ex président, lui aussi sélectionné olympique en fleuret.

Sa victoire, la deuxième d’une femme dirigeant après Jacques Reverdy, présidente de la Fédération française d’équitation entre 1998 et 2004, Isabelle Lamour l’a doit tout à la fois à son nom (son époux, Jean-François Lamour, a été double champion olympique du sabre – 1984 et 1988 – puis ministre des Sports), à son passé d’escrimeuse, et au bilan catastrophique de l’équipe de France aux Jeux de Londres (aucune médaille). Elle la doit aussi à une campagne énergique, crédible et séduisante.

« Ce qui a sauté aux yeux de tous, à Londres, c’est la scission entre athlètes, entraîneurs et élus, a-t-elle explique à l’Equipe au soir du vote fédéral. Il y avait vraiment trois groupes distincts. Notre objectif va être d’organiser la Fédération pour que cadres techniques et athlètes se sentent épaulés et puissent s’entraîner dans les meilleures conditions. »

Dentiste de profession, Isabelle Lamour aura pour priorité, au cours des prochaines semaines, de trouver un remplaçant à Eric Srecki, l’ancien DTN, annoncé partant. Elle n’a pas fait mystère de sa volonté de nommer Christian Peeters, l’actuel Directeur technique national adjoint, ex entraîneur de l’équipe de France de sabre championne olympique en 2004.

A noter, parmi les nouveaux élus au comité directeur de la FFE, le néo-retraité Brice Guyart, médaillé d’or au fleuret individuel aux Jeux d’Athènes. En revanche, Laura Flessel n’a pas obtenu assez de voix pour y siéger. La Guadeloupéenne, plus beau palmarès de l’escrime féminine française, soutenait Frédéric Pietruszka.